Avis lecture [Roman ; SP] Dystop[IA]

Dystop[IA]
Dystop[IA]

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2105. Pour se prémunir de la radioactivité extérieure, les habitants de l’Auto-Ville 12 sont confinés depuis 50 ans dans un dôme entièrement automatisé et gouverné par Anna, une Intelligence Artificielle omniprésente.
Divisée physiquement et socialement en deux niveaux, l’Auto-Ville assure la sécurité et la prospérité des citoyens, mais l’arrivée au niveau inférieur d’une mystérieuse capsule médicale pourrait bien bousculer cet équilibre fragile…

Dystop[IA] de Tony Renard est un roman qui m’a intriguée dès les premières pages. L’histoire nous entraîne en 2105, dans une Auto-Ville coupée du monde, dirigée par une intelligence artificielle nommée Anna. À l’extérieur, tout n’est que désolation radioactive ; à l’intérieur, un ordre parfait maintient les survivants en vie. Du moins, en apparence. Ce cadre, à la fois froid et fascinant, m’a immédiatement happée : il y a quelque chose d’étouffant dans cette société où la sécurité devient prison, et où l’humain, peu à peu, oublie sa liberté.

Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est la structure du récit. Le roman se déploie sur six jours, et chaque journée est racontée à travers quatre personnages, à quatre moments clés. Cette mécanique donne du rythme, une sensation presque cinématographique, comme si le temps s’écoulait sous nos yeux. On perçoit les fissures dans ce monde parfait, les doutes qui naissent, les gestes minuscules qui deviennent rébellion. Tony Renard maîtrise bien la tension : il ne cherche pas le spectaculaire, mais le malaise, le questionnement. Et c’est justement ce que j’apprécie dans une dystopie : quand elle ne se contente pas de peindre un futur

sombre, mais qu’elle nous tend un miroir.

L’univers est dense, réfléchi, et les thèmes – contrôle, liberté, humanité face à la technologie – résonnent fort. Pourtant, j’ai eu parfois l’impression que les personnages restaient un peu à distance. J’aurais aimé plonger plus profondément dans leurs pensées, leurs émotions, leurs contradictions. La structure, aussi originale soit-elle, finit par créer un léger détachement : il faut s’accrocher un peu pour suivre les voix et les repères temporels. Mais une fois qu’on s’y habitue, la lecture devient fluide et prenante.

Ce que je retiens surtout, c’est cette atmosphère. Quelque chose d’étrange et de beau, entre la peur et la résignation, la lucidité et l’espoir. Le roman pose une vraie question : que reste-t-il d’humain quand tout est régulé, quand une IA décide du bien, du mal, et même du sens de nos existences ? La réponse, Tony Renard ne la livre pas toute faite ; il nous laisse réfléchir, et c’est peut-être ce qui rend Dystop[IA] aussi marquant.

En refermant le livre, j’avais ce sentiment familier qu’on retrouve après une bonne dystopie : un mélange de malaise, de fascination et d’envie de regarder autrement notre propre monde. Ce n’est pas un récit parfait, mais c’est un récit nécessaire : intelligent, construit et porteur de sens.


Une belle découverte, qui mérite que l’on prenne le temps d’en savourer les nuances. Le feras-tu, toi qui me lit ?


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